Le 4 avril, un feu de forêt s'est déclaré dans la zone d'exclusion (1) de Tchernobyl. Une centaine d'hectares a été touchée. Dans un premier temps, la presse locale a annoncé une hausse localisée de la radioactivité gamma. Mais, « les autorités ukrainiennes ont démenti, lundi 6 avril 2020, toute hausse de la radioactivité, y compris dans les territoires touchés par le feu », explique l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). À cela, il ajoute que « [sa balise Téléray] installée sur l'Ambassade de France à Kiev (à 100 km de Tchernobyl, ndlr) en avril 2011, n'a pas détecté d'élévation du débit de dose gamma ambiant ces derniers jours ».
Cette situation donne l'occasion à l'IRSN de faire un point sur les particules radioactives mises en suspension par les feux de forêt qui affectent les zones contaminées et sur la pollution associée.
Deux pics enregistrés en 2002
Depuis la catastrophe de Tchernobyl, le bois des arbres et les sols des territoires contaminés de Biélorussie, d'Ukraine et de Russie ont stocké des radionucléides. Les feux qui surviennent depuis dans ces zones contaminées peuvent libérer ces radionucléides, et en particulier du césium 137, qui constitue l'essentiel de la pollution radioactive encore présente. Les masses d'air polluées peuvent ensuite se déplacer vers la France.
« Les résultats de mesure obtenus par l'IRSN entre 2000 et 2006 sur des prélèvements de poussières atmosphériques effectués sur ses stations du réseau OPERA-Air de surveillance radiologique en France, montrent la réalité d'un tel phénomène ».
Cela a été observé en 2002. « Le réseau a enregistré deux pics d'activité en césium 137 de l'air en France durant l'année 2002 », rapporte l'IRSN, précisant que « le plus important de ces pics (semaine 37) a atteint une activité de 1,5 microbecquerels par mètre cube d'air (μBq/m3, soit un millionième de becquerel), représentant un peu plus de trois fois le niveau moyen de l'année 2002 ». À cette période, « de multiples incendies de grande ampleur [affectaient] de vastes zones de Biélorussie, de Russie et d'Ukraine ». En 2010, une situation similaire, mais avec des conditions météorologiques différentes, n'a, cette fois-là, pas donné lieu à une élévation de la radioactivité mesurée en France.